Ségolène Royal domine la course aux signatures

Publié le par Désirs d'avenir Paris 16

Elles ne font pas office de sondage. Elles ne préfigurent pas non plus l’issue du résultat des urnes. Mais à deux semaines du dépôt des motions en vue du congrès de Reims du PS, le nombre de signatures recueillies par les contributions des ténors du parti peut servir de thermomètre. Depuis le 2 juillet, hauts responsables, petits élus et simples militants ont pu s’inscrire en ligne pour afficher leur préférence entre les 21 contributions générales déposées.

Rappelons que ce sont les militants - et eux seuls - qui voteront pour les motions le 6 novembre, puis, quatre jours après le congrès, le 20 novembre, choisiront leur nouveau premier secrétaire. Il n’était donc pas inutile de comptabiliser ces soutiens déclarés, grâce à chacun des sites des principaux acteurs du PS, et d’établir un rapport de force sans surprise différent des enquêtes d’opinion.

Qui a rassemblé le plus grand nombre de signatures ? Qui a suscité l’enthousiasme des militants du PS avec son projet ? A ce petit jeu estival et traditionnel d’avant-congrès, Ségolène Royal s’impose incontestablement comme la grande gagnante. Au 10 septembre, date à laquelle nous avons arrêté nos chiffres, l’ex-candidate à la présidentielle pouvait compter sur
plus de 7340 signatures en faveur de sa contribution intitulée Combattre et proposer. Sa présence dans la blogosphère, avec Désirs d’avenir, et la sympathie qu’elle conserve auprès d’une grande partie de la base, lui offrent un boulevard d’avance sur ses concurrents. Distancée dans les enquêtes d’opinion, durement critiquée cet été par la majorité pour ses ripostes systématiques à l’action de Nicolas Sarkozy, elle montre qu’il ne faut pas l’enterrer.

Sur la deuxième marche du podium avec
plus de 3040 signatures pour leur texte Reconquêtes, Benoît Hamon et Henri Emmanuelli peuvent savourer leur performance. Dans l’entourage du premier, jeune député européen qui a fusionné sa contribution avec celle de Marie-Noëlle Lienemann, on y voit «un bon thermomètre. Nous approchons en réalité les 4000 signatures aujourd’hui. Nous ne sommes pas dans le débauchage de stars, mais proches des militants». Cette performance «témoigne de la porosité de nos idées, grâce à l’existence du Nouveau parti socialiste (NPS) depuis 2002. On est assez confiants, notre force a vocation à être majoritaire». Hamon et Emmanuelli confirment la poursuite des discussions avec Jean-Luc Mélenchon en vue d’un rapprochement, «même si rien n’a avancé depuis l’université d’été de La Rochelle». Le sénateur de l’Essonne, bien que très minoritaire au sein du parti, pèse au moins 1680 signatures avec son texte Réinventer la gauche.

Et Bertrand Delanoë ? Bas, très bas. Si le maire de Paris caracole en tête des sondages, il ne semble susciter d’engouement
ni sur le terrain en province, ni à travers sa contribution Clarté, courage, créativité. A peine 1700 signataires l’ont rejoint, malgré la sortie de son livre et une présence médiatique très large. L’édile parisien fait toutefois nettement mieux que Martine Aubry qui, à travers sa contribution Une vision pour espérer, une volonté pour transformer, n’a recueilli que 840 signatures, auxquelles il faut ajouter les quelques centaines d’autres de son soutien, Laurent Fabius. Une très maigre moisson qui n’inquiète pas l'un de ses proches, comme il l’a confié au Figaro.fr : «Nous ne sommes pas dans une course aux signatures, mais dans une logique d’adhésion à un projet, à une contribution très nourrie, à une ligne claire». Il sourit et se reprend : «une ligne claire, mais tout en minuscule…» Allusion à la contribution La ligne claire du maire de Lyon Gérard Collomb et du sénateur Jean-Noël Guérini, qui incarnent l’aile droite du parti avec Manuel Valls.

Ces «barons locaux» ne peuvent revendiquer que
630 signatures, mais là encore, pas d’affolement. «Nous n’entrons pas dans une logique de chiffres et restons ouverts, mais sur des principes clairs. Il ne faut pas oublier que Jean-Noël Guérini fait partie de la puissante fédération des Bouches-du-Rhône, indispensable pour le futur premier secrétaire», sourit l’entourage de Gérard Collomb.

Un atout sur lequel Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg espèrent bien s’appuyer pour décrocher la direction du PS. Les deux nouveaux alliés de la rentrée, le premier ayant invité fin août le second à sa Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, affichent
1400 signatures au compteur avec Besoin de gauche. Un chiffre médiocre, mais ils sont visiblement passés à une autre étape. Ils enchaînent les réunions de travail avec Collomb et Guérini afin de «rédiger une motion commune». Une alliance avec Martine Aubry ? «C’est l’option préférée, mais pas unique», indique Pierre Moscovici, peu emballé par le rapprochement de la maire de Lille avec l’ex-premier ministre Laurent Fabius. Encore une autre signature à obtenir !
Sources : le figaro.fr


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