Des solutions pour sortir de la crise

Publié le par Désirs d'avenir Paris 16

Chères amies, chers amis,

Comme vous avez pu le constater, l’été 2011 n’aura pas connu de trêve du fait de la crise de la dette qui s’est encore aggravée malgré le énième sommet des chefs d’Etats et de Gouvernement européens du 21 juillet dernier et les annonces de Nicolas Sarkozy.

En plus des rencontres de proximité que j’ai effectuées partout en France durant tout l’été, je suis intervenue à de nombreuses reprises sur cette question majeure de cette crise qui menace la croissance économique et l’emploi partout en Europe et dans le monde. Je me suis attachée à chaque fois à pointer les incohérences et lenteurs des réponses des Etats européens et en particulier du gouvernement français, mais j’ai également fait beaucoup de propositions pour apporter des solutions concrètes et opérationnelles permettant une sortie de crise si la volonté politique existe de contrecarrer enfin ce qui peut apparaître à certains comme une avancée inexorable de la spéculation et de la recherche du profit à tout prix qui corrompt et qui écrase tout sur son passage.

En tant que vice-présidente de l’Internationale socialiste et ancienne candidate à l’élection présidentielle, j'ai apporté la contribution suivante en écrivant à Angela Merkel et Nicolas Sarkozy :


 



« Madame la Chancelière fédérale, Monsieur le Président de la République,


Les peuples d’Europe souffrent et sont profondément inquiets des graves dérèglements financiers. Aujourd’hui, la finance ne sert plus qu’elle-même, nourrie par des produits spéculatifs sans règles au lieu d’être au service du développement économique et de la lutte contre le chômage. Il en résulte une grave menace pour la croissance, pour l’emploi et pour le niveau de bien-être des Européens.

Vous avez une responsabilité majeure, celle de redonner confiance en ouvrant des perspectives solides pour l’Europe.

Pour aider à la réussite de votre rencontre de ce jour, je vous adresse la contribution suivante :

Le 21 juillet 2011 à Berlin, vous avez dit, dans un communiqué commun, être « fermement engagés en faveur d’une meilleure gouvernance économique de la zone euro » et vous avez promis de « formuler d’ici la fin du mois d’août des propositions communes pour favoriser une convergence des économies européennes afin d’accélérer l'intégration économique au sein de la zone euro ».

La mise en œuvre de ces engagements du 21 juillet donnera un signal positif déterminant. Aujourd’hui, des divergences entre la France et l’Allemagne se font jour et nous avons la responsabilité collective de travailler à des rapprochements.

En particulier, je note que le refus de mutualiser la dette par des eurobonds s’explique par la crainte « qu’appliquer les mêmes taux d’intérêts à tous les pays sanctionnerait les bons élèves », comme vient de le déclarer le ministre allemand des finances. Il faut donc, en effet, prévoir des contreparties à ces solidarités, à savoir l’obligation pour les pays de participer à la stratégie budgétaire et fiscale coordonnée.

Pour y parvenir, voici donc un plan en cinq points qui permettrait de donner une traduction concrète à l’engagement pris le 21 juillet d’une meilleure gouvernance de la zone euro :

1 – Mise en place d’un ministre franco-allemand des finances, chargé de faire converger rapidement les points de vue actuellement en débat pour soumettre une proposition de réforme au vote des parlements.

2 – Création d’un vrai gouvernement économique de la zone euro chargé, sous le contrôle des Parlements, d’arrêter les stratégies budgétaires et fiscales (notamment la justice fiscale et la lutte contre les déficits), en échange de quoi les eurobonds (qui permettraient aux Etats de la zone euro, en étant unis face aux marchés financiers, de faire baisser les taux d’intérêt et donc la spéculation et les dettes) seront émis pour prendre en charge une partie de la dette.

3 – Interdiction aux établissements bancaires de spéculer sur les dettes publiques par la mise en place d’une réglementation efficace.

4 – Plan de relance de l’activité économique des entreprises, notamment des PME, financé par la taxe sur les mouvements de capitaux que le Parlement européen a votée le 8 mars 2011.

5 – La convocation des parlements français et allemands qui pourraient siéger le même jour pour donner une force symbolique à notre volonté commune d’avancer, permettrait de mettre en œuvre ces propositions, en les enrichissant par le débat démocratique, indispensable à l’adhésion des peuples.

Vous assurant de mon engagement européen sans faille, je vous prie d’agréer, Madame la Chancelière, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération. »

 




S’ils ont annoncé vouloir reprendre enfin l’idée d’une taxation des transactions financières votée par le Parlement européen le 8 mars dernier (encore faudra-t-il être très attentifs sur les modalités et le niveau de cette taxation), Nicolas Sarkozy et Angela Merkel n’ont malheureusement pas franchi, une fois de plus, les deux pas les plus importants pour sortir de la crise : l’interdiction de la spéculation sur la dette des Etats et l’émission d'euro-obligation pour mutualiser la dette des pays membres de la zone euro.

Le combat pour que les gouvernements européens, et particulièrement les deux principaux, agissent enfin à la mesure de la crise, n'est donc pas terminé.

Ces propositions font suite aux travaux engagés depuis la crise de 2008 comme le résume le document ci joint.

Bien amicalement

Ségolène Royal



 

 


PS : Rappel des grands évènements de la rentrée :
rassemblement à La Rochelle pendant l'Université d'été du PS vendredi 26 à 19H00 dans les jardins du port
Sortie le 1er septembre de mon livre « Lettre à tous les résignés et  indignés qui veulent des solutions ». Une séance dédicace aura lieu à La Rochelle samedi 27 août de 19H30 à 20H30 à l'espace Encan
Grand rassemblement républicain à Montreuil samedi 10 septembre, discours à 19H00

 


Depuis 2007 et le début de la crise, Ségolène Royal multiplie les propositions innovantes et concrètes, à lire dans le fichier joint à ce mail.

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