Sandrine Bonnaire dénonce l'état de la psychiatrie publique
A l'occasion de la sortie en salle de
"Elle s'appelle Sabine",
l'actrice Sandrine Bonnaire revient, dans Libération de mardi 29 janvier, sur l'état des hôpitaux psychiatriques en France.
A travers l'histoire de Sabine, sa sœur autiste, internée pendant quatre ans dans différents établissements psychiatriques, l'actrice raconte comment elle a vu, au fil de ces hospitalisations successives, son état "décliner". "Je n'ai rien contre les hôpitaux, mais quand on voit comment Sabine en est ressortie…" (...) "Peut-être est-elle restée ici trop longtemps ? Tout notre problème est de trouver des lieux de vie relais. On n’en avait pas alors", déplore-t-elle. "A cause d'un lieu inadapté, ma soeur a été détruite", déclarait-elle, il y a peu, à France 3. Sur les Unités pour malades difficiles, dans lesquels sa sœur a fait plusieurs passages de plusieurs mois, Sandrine Bonnaire n'a pas de mots assez dur. "Une prison", lâche-t-elle au quotidien.
"On fait aussi ce qu’on peut avec ce qu’on a"
Pour Sandrine Bonnaire, la prise en charge de sa sœur n'était pas adaptée, et la famille livrée à elle-même. Trop de médicaments, trop d'isolement, que les médecins, en charge de sa soeur à l'époque et qu'elle a accepté de revoir pour Libération continuent à justifier : "Croyez-moi, ce n’est pas l’hôpital qui l’a rendu malade…", affirme le Dr Brehier, psychiatre aux Murets, avouant tout de même : "L’hôpital psychiatrique, c’est le lieu de toutes les grosses misères. Il n’y a que deux à trois infirmiers en permanence pour 25 malades. On fait aussi ce qu’on peut avec ce qu’on a".
L 'actrice conclut : "Ce n’est pas de la colère que je ressens, c’est de la tristesse. Les réponses que l’on nous a données, non, elles ne nous ont rien appris."
L'ayant visionné il y a 3 mois, je vous recommande d'aller voir ce magnifique film d'une grande pudeur qui nous aide à prendre conscience du retard de la France face à la prise en charge du handicap et de la détresse des familles se heurtant au mur de l'incompréhension. Elizabeth